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Face aux polémiques qui ont fini de s’installer dans le pays et qui, selon les rumeurs, «le gouvernement de Macky Sall, à travers l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas), met à la disposition des populations de Dakar des eaux usées traitées en eau potable pour leur consommation », l’Onas a réagi.
L’Office a organisé, ce mardi 4 septembre , une visite guidée de la station de traitement des boues de vidange des Niayes (Pikine Technopole), communément appelée « Omni-processeur » pour «apporter des éclaircissements». Une visite présidée par le Directeur général de l’Onas, Lansana Gagny Sakho, et à laquelle le président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), Momar Ndao, a pris part ainsi que toute la presse nationale.
Sur place, le Directeur de l’exploitation et contrôle de l’Onas, Pèdre Sy, et le responsable de l’exploitation de l’Omni-processeur, Abdoulaye Mallo Guèye, ont expliqué, tour à tour, tout le processus de fonctionnement de cette station de traitement des boues de vidange et l’objectif principal de la machine.
C’est quoi l’ «Omni-processeur » ?
Selon Abdoulaye Mallo Guèye, son équipe ne fait que l’incinération des boues de vidange au niveau de l’Omni-processeur afin de les valoriser. Et ces boues disposent d’un certain taux d’humidité. Ce qui fait que ces boues, une fois injectées dans la chaudière pour produire du courant électrique, produisent en même temps de la vapeur surchauffée. Cette eau est redirigée vers une autre unité de la machine pour purification. Et à la fin du processus, on obtient un liquide appelé ‘’H2O’’. Il s’agit ici de l’eau distillée qui, pour Abdoulaye Mallo Guèye, «peut-être consommée sans danger mais n’est pas destinée à la boisson». Car, «elle n’a aucune valeur nutritive pour l’être humain».
Il ajoute que la capacité de l’Omni-processeur, pour cette production d’eau, est de 0,2 mètres cube par jour (soit 200 litres). Même si l’Omni-processeur est actuellement en phase de test, le responsable de l’exploitation précise que la machine «n’a nullement la vocation de produire de l’eau pour la consommation des populations».
A l’en croire, la principale activité de l’équipe au niveau de la machine est «la production d’énergie afin de pouvoir prendre en charge» aussi bien la consommation électrique de l’Omni-processeur que la station de traitement des boues.
Pèdre Sy, quant à lui, a signalé que cette station de traitement des boues de vidange a une capacité de 935 mètres cube / jour. Et cette quantité provienne de 12 000 ménages.
«Un projet pour améliorer l’accès à un assainissement adéquat»
Le Directeur général de l’Onas, Lansana Gagny Sakho, pour sa part, a déploré «ces bruits» autour de l’Omni-processeur. Cette dernière, selon lui, est «une unité industrielle très simple» et qui entre dans le cadre d’un projet global d’amélioration de l’accès à l’assainissement pour les populations. Autrement, de la collecte des excrétas au niveau des ménages jusqu’au rejet dans l’environnement. Un projet qui, pour lui, est en phase pilote mais va bientôt passer à une phase à l’échelle, avec les mêmes objectifs, à savoir : permettre aux populations d’avoir accès à un système d’assainissement adéquat.
Sans minimiser son impact, Lansana Gagny Sakho estime que ces «rumeurs», interpellent tout le monde. Ce, parce qu’«elles montrent que nous n’avons pas développé les dépenses immunitaires pour protéger les populations sénégalaises contre ces «genres de nouvelles».
Toutefois, le patron de l’Onas signale que «sa stratégie est claire et que personne ne peut le faire sortir de sa feuille de route».
Sur ce, il note qu’aujourd’hui, la priorité de l’Onas est de «démarrer le projet de dépollution de la baie de Hann et celui de délocalisation de l’hémisphère de Cambérène. Ce dernier, selon lui, permettra de «multiplier par cinq (5) la capacité de traitement des eaux usées et de connecter beaucoup plus de quartiers de Dakar».