A l’instar des autres secteurs d’activités du pays, le personnel de l’Onas a commémoré la fête du travail. L’occasion a été saisie par les travailleurs de la structure pour réclamer la revalorisation de la redevance assainissement sur la vente de l’eau.
De 1996, date de sa création, à maintenant, l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) a réalisé un travail de Titan, malgré ses « moyens réduits ». C’est la conviction des travailleurs de la structure qui ont célébré, hier, la Journée internationale du travail dans l’enceinte de la station d’épuration de Cambérène. « Sans moyens, nous avons montré toute notre compétence et notre savoir-faire », a déclaré, Mamadou Benté Diallo, porte-parole des travailleurs de l’Onas selon qui « l’assainissement est une préoccupation majeure de beaucoup de pays en développement ». « Malgré nos moyens dérisoires, ajoute-t-il, l’Onas a réussi à faire de notre pays un leader dans ce domaine en Afrique ». La preuve ? « Nous recevons beaucoup de missions des pays africains venues s’inspirer de l’expertise sénégalaise en matière d’assainissement », a fait remarquer le porte-parole des travailleurs, saluant ainsi la volonté des plus hautes autorités d’ériger l’assainissement au rang des priorités. « Nous les encourageons dans cette voie parce que l’assainissement est un problème de santé publique», a-t-il rappelé. Pour réussir ce pari, les travailleurs exigent la revalorisation de la redevance assainissement sur la vente de l’eau. D’autant plus, soutient Mamadou Benté Diallo, « nous nous acheminons vers une réforme du secteur de l’hydraulique ». C’est pourquoi, il a appelé les pouvoirs publics à saisir cette occasion pour revoir à la hausse de manière subséquente la redevance assainissement pour que l’Onas puisse entretenir son patrimoine de réseaux et d’ouvrages et réaliser ses ambitions.
A l’image des travailleurs, le directeur général Lansana Gagny Sakho a, lui-aussi, reconnu que le montant de la redevance assainissement sur la vente de l’eau reste l’un des plus gros problèmes de l’Onas. Selon lui, cette redevance ne permet pas de gérer de « façon optimale » les ouvrages compte tenu aujourd’hui de l’actif de l’Onas estimé à plus de 600 milliards F Cfa, du nombre d’agents (plus de 200 employés) et de prestataires de services (500). La réforme, à son avis, constitue une « aubaine pour corriger ce dysfonctionnement ». Celle-ci passe nécessairement, croit savoir M. Sakho, par la baisse du montant de la redevance allouée à la société nationale des eaux (Sones) au profit de l’Onas. « Aujourd’hui, la situation n’est pas tenable », a averti le directeur général de l’Onas, tout en espérant que l’Etat va prendre des décisions dans ce sens conformément au vœu ardent des travailleurs de l’Onas. « Donner au personnel de l’Onas les moyens de travailler, c’est améliorer les conditions de vie des populations », a insisté M. Sakho qui a rendu hommage aux « vaillants agents » de sa structure qui abattent, dit-il, « un travail extraordinaire pour que les populations soient dans des bonnes conditions ». A l’occasion, le directeur général de l’Onas a réaffirmé que son souhait de lancer au courant de cette année les travaux de dépollution de la baie de Hann.