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Le Directeur Général de l’entreprise DELVIC, Dr Bécaye Sidy DIOP a énuméré les avantages de la délégation de la gestion des stations aux privés. En plus de l’optimisation de leur fonctionnement, les opérateurs ont réussi à augmenter le salaire des travailleurs et à honorer leurs cotisations sociales aussi bien à l’IPRES qu’à la Caisse de Sécurité Sociale.
Le Docteur Bécaye Sidy DIOP, Directeur Général de l’entreprise DELVIC a analysé les raisons qui expliquent l’option de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS) à amorcer la délégation de la gestion des stations aux opérateurs privés. « Un diagnostic a été fait. Celui-ci a révélé que l’exploitation faite par l’ONAS posait un certain nombre de problèmes. Les stations étaient vraiment dans un état assez déplorable en termes de fonctionnalité et le résultat financier qui était également très peu reluisant. Donc l’ONAS ne gagnait pas d’argent avec ces stations », analyse Docteur Bécaye DIOP.
Le non fonctionnement des stations en plein régime et la faiblesse des ressources générées par l’exploitation ont conduit l’ONAS à revoir le modèle mis en place depuis plusieurs décennies. « Il y avait un problème en termes de fonctionnalité des stations mais également en termes financiers car les revenus tirés de l’exploitation des stations n’étaient pas aussi importants que cela. Sur cette base, l’ONAS a essayé une première expérience en Afrique subsaharienne car ce type de délégation n‘existait pas dans l’assainissement », a soutenu Dr. Bécaye DIOP. Cette délégation a donné des résultats encourageants dans la mesure où des stations seront remises à niveau, et leur temps de fonctionnement n’a rien à voir avec celui du passé.
« Il y avait une incertitude en réalité pour le privé que nous sommes au départ. On a essayé de rationnaliser le fonctionnement des stations. D’abord on a réduit les dépenses au maximum possible et fait en sorte que les stations fonctionnent, tous les travaux d’exploitation étaient effectués dans le temps en termes de curage, décapage, débouchage etc », a révélé Dr Bécaye Sidy DIOP. Face à ce diagnostic, un plan de maintenance a été conçu et les agents ont bénéficié des sessions de mise à niveau, des équipements ont été renouvelés. Après ces mesures, le privé s’est concentré sur l’exploration des pistes devant conduire à la hausse des recettes. C’est dans cette perspective, qu’une batterie de mesures de surveillance a été élaborée et déroulée. « On a renforcé le contrôle. On a informé les gestionnaires qu’on fera désormais des contrôles inopinés. Cette mesure est une épée de Damoclès sur leurs épaules. En plus nous avons mis en place des caméras de surveillance qui permettent de voir ce qui se passe dans les stations », renseigne le Dr Bécaye DIOP.
La cerise sur le gâteau
Cette batterie de mesures a inversé les tendances et la courbe des recettes est en hausse. Le fonctionnement des stations est optimisé. « Les stations fonctionnent correctement et on a amélioré sensiblement les conditions de vie des travailleurs. On a augmenté leur salaire et régularisé leurs cotisations à l’IPRES et à la Caisse de Sécurité Sociale. Ils sont couverts par l’IMP. Ils travaillaient 52 heures par semaine, maintenant ils travaillent 48 heures. Ils bénéficient des congés payés. Maintenant on est une entreprise normale et on dégage une marge de bénéfices qu’on partage avec l’ONAS », s’est félicité DR Bécaye Sidy DIOP. Il a levé le voile sur les aspects qui aideraient le secteur privé à jouer un rôle essentiel dans la valorisation des sous-produits. Pour ce dernier, l’Etat doit avoir comme allié le privé.
« Notre objectif au niveau de DELVIC, c’est d’arriver à faire des PPP avec l’ONAS. DELVIC investit même dans la réalisation de stations de traitement de boue de vidange et dans des outils de valorisation des boues avec des Partenariats Publics et Privés de durées suffisamment longues qui nous permettent de récupérer notre investissement et de gagner un peu d’argent. Pour moi, il va être difficile pour les Etats africains de couvrir tous les besoins en traitement et valorisation des boues de nos villes », a estimé Dr DIOP. A l’inverse, il pense que si l’Etat accompagne le privé, beaucoup de villes africaines disposeront d’infrastructures pour prendre en charge ces nouvelles questions. « Le cas du Sénégal est très important. DELVIC devrait acquérir l’omni-processor qui est une innovation technologique qui vise à donner de la valeur aux boues. C’est une initiative qui si elle réussit peut révolutionner le secteur de l’assainissement », croit le Directeur Général de DELVIC.