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Ousmane Camara secrétaire général de l’ONAS : « Ces projets permettront d’améliorer les indicateurs de la performance »

Ousmane Camara secrétaire général de l’ONAS : « Ces projets permettront d’améliorer les indicateurs de la performance »
Ousmane Camara secrétaire général de l’ONAS : « Ces projets permettront d’améliorer les indicateurs de la performance »
20 novembre 2017

Le secrétaire général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal, Ousmane Camara, présente un portefeuille de projets prioritaires. Il cite, entre autres, le Projet de dépollution du nord de la ville de Dakar (PDNVD) qui fera passer la capacité de la station d’épuration de Cambérène de 19 200 à 92 000 m3/j, le Projet de dépollution de la baie de Hann, au-delà de redonner une image reluisante à sa zone d’implantation, incitera les industriels à respecter les prétraitements avant tout rejet. La liste des projets pour la capitale n’est pas exhaustive. Le secrétaire général a démontré que les questions d’assainissement sont en train d’être prises en charge à l’intérieur du pays.

 

Monsieur le Secrétaire général de l’ONAS, votre institution à plusieurs chantiers. Pouvez-vous revenir sur vos grands projets ?

Dans le prolongement des OMD, l’Office national de l’assainissement du Sénégal, sur instruction des hautes autorités, est en train de mettre en œuvre plusieurs projets qui s’inscrivent dans l’agenda des ODD. Parmi ces projets, nous pouvons citer, entre autres:

- Le Projet de dépollution du nord de la ville de Dakar (PDNVD). Il permettra, à terme, de moderniser et d’augmenter la capacité de la station d’épuration de Cambérène, qui passera de 1 200 à 92 000 m3/J et de délocaliser l’émissaire avec une partie terrestre et marine qui sera long sur 1,7 km avec une profondeur de plus de 40 m à son exutoire en mer. Il est aussi prévu la réalisation d’une centrale de cogénération au biogaz d’une capacité de 3 200 KVA, qui permettra de réduire les coûts énergétiques de fonctionnement de la station d’épuration de plus de 50 %. Ce qui pourrait représenter un gain de plus de 500 millions de francs CFA par an.

- Le Projet de dépollution de la baie de Hann d’un coût d’environ 33 milliards de francs CFA a pour objectif la dépollution de la baie par la réalisation d’un bon système d’assainissement domestique et industriel, et l’application du principe pollueur-payeur. Ce projet consiste en la construction d’un intercepteur de 15 km, de 45 km de réseaux secondaires ; de 2 000 branchements à l’égout, le tout pour un coût global de 4,4  milliards de francs CFA

Ces importants projets permettront assurément d’améliorer considérablement les indicateurs de performance. Toutefois, tout cela ne tient pas compte de tous les bénéfices attendus du non moins important programme de structuration du marché des boues de vidange qui a démarré à Dakar avec des résultats innovants en termes de rapprochement de l’offre et de la demande, de la baisse du coût de la vidange mécanique pour les ménages démunis, du rajeunissement du parc de camions de vidange et des perspectives intéressantes de valorisation des sous-produits. D’ailleurs, au regard des acquis appréciés à travers le monde par tous les acteurs de l’assainissement autonome, ce programme est prévu pour aller à l’échelle à l’intérieur du pays dans des dizaines de centres urbains.

Par ailleurs, nous avons aussi ce grand programme d’assainissement de 10 villes d’un coût global estimé à 60 milliards. Il vise à renforcer les ouvrages existant à Cambérène, sur la corniche-Ouest, à Pikine, à Saint-Louis, à Louga et à doter les villes telles que Tivaouane, Tambacounda, Rufisque, Touba et Matam de systèmes d’assainissement.

Ainsi, le taux d’accès à l’égout dans ces zones passera de 56 % en 2014 à 60 % en 2019, avec une capacité de traitement des eaux usées additionnelles de 14 000 m3/jour. Ce programme verra également la réalisation, à Kaolack, d’un réseau d’eaux pluviales pour enfin soulager durablement le nord de la ville des inondations récurrentes auxquelles elle est confrontée chaque année.

Justement, où en êtes-vous dans la mise en œuvre du projet d’assainissement des dix villes ?

Il faut saluer ici la vision des autorités qui traduit leur engagement à prendre en charge la question de l’assainissement. C’est pour la première fois au Sénégal qu’on lance un programme de cette envergure qui touche en même temps dix villes et principalement des villes de l’intérieur. Ce programme d’un coût de 70 milliards de francs CFA, a bouclé la procédure d’acquisition et tous ces marchés sont signés. Les travaux vont démarrer dès la fin des études d’exécution qui sont en cours après signature par les banques de la convention de financement complémentaire.

Les travaux d’assainissement de la ville de Fatick sont à un état avancé…

Pour cette ville spécifiquement, les taux d’exécution sont de 67 et 47 % pour respectivement le volet eaux pluviales et l’assainissement des eaux usées. Au rythme où les travaux avancent, les chantiers devraient être achevés durant le premier trimestre 2018. Pour un coût global de 10,6 milliards de francs CFA, ce projet permettra de doter la ville de 22 km de réseau d’eaux usées, d’une station d’épuration de 800 m3/j et d’une STBV, entre autres. Pour les eaux pluviales, il prévoit la réalisation de 7 km de canaux et d’un bassin de rétention de 112 000 m3.

L’ONAS s’occupe aussi de la lutte contre les inondations. Pouvez-vous revenir sur les acquis du Plan décennal de lutte contre les inondations (PDLCLI) ?

Le PDLCLI a, en effet, mobilisé plusieurs acteurs dont l’ONAS qui s’est plus occupé du volet infrastructures.

Il faut reconnaitre que les premières phases de ce programme ont été une réussite, au vu des réalisations physiques, mais surtout des résultats enregistrés dans le traitement durable des points critiques identifiés. Des zones jadis inscrites sur la liste des points critiques ne connaissent plus d’inondations. C’est le cas de Grand-Yoff, de CICES Ouest-Foire, hôpital Philippe Maguilène Senghor, la RN1, Médina Gounass et environs, de Tally carreaux et environs. Pour les régions, les principales réalisations ont concerné le drainage des eaux pluviales de Saint- Louis, de Touba et de Bambey.

Aujourd’hui, sur quels aspects faudrait-il insister pour consolider les acquis ?

Il importe de pérenniser ces importants investissements par une sensibilisation pour une bonne utilisation des ouvrages et une gestion efficace du patrimoine. Il est tout aussi primordial de mobiliser les ressources nécessaires pour la poursuite du programme et la réalisation des investissements identifiés pour atténuer durablement les inondations dans l’ensemble des zones et localités impactées.

Il y a un retard dans l’exécution des projets comme la baie de Hann. Est-ce qu’il y a un travail qui est en train de se faire pour relancer le projet de dépollution?

En effet, ce projet a connu beaucoup de problèmes dans sa mise en œuvre, ce qui explique les retards considérables notés. Cependant, avec le concours des différentes parties prenantes, les procédures d’acquisition seront relancées très prochainement pour un démarrage effectif des travaux dans le premier semestre de 2018.

La région de Dakar a la particularité d’être caractérisée par une augmentation de sa démographie. Comment prendre en charge l’évolution des besoins en assainissement ?

A Dakar, il est effectivement très difficile de suivre l’évolution démographique, compte tenu de la non maîtrise de l’urbanisation. Dans des zones telles que les Maristes, un très récent quartier, la population actuelle dépasse toutes les prévisions qui ont servi au dimensionnement des ouvrages d’assainissement. D’où la saturation prématurée des ouvrages et ceci est valable pour plusieurs quartiers de Dakar.

Fort heureusement, nous avons un plan directeur d’assainissement (PDA) récent qui donne le schéma actuel de l’assainissement de Dakar et les orientations pour prendre en compte cette préoccupation. Ça passera par la réalisation des travaux identifiés dans les 4 bassins versants définis par le PDA qui concerne essentiellement le renouvellement et l’extension de réseaux dans tout Dakar.

Pour le système de la corniche-Ouest, il est prévu le renouvellement de 20 km de collecteurs avec des diamètres allant de 500 à 2000 m pour les ouvrages primaires et la réalisation d’une nouvelle STEP de plus de 80 000 m3/j. Pour le système de la baie de Hann, le collecteur principal de 500 à 1 200 m de diamètre est dimensionné pour transiter le volume d’eaux usées projeté dans ce bassin versant. Aussi, l’augmentation de la capacité de la STEP de Cambérène à 92 000m3/j, soit 5 fois plus que la capacité actuelle, permettra d’accueillir tous les effluents produits dans cette zone nord de Dakar.

Il restera le système Est qui concerne principalement la banlieue et dont les études en cours capitaliseront l’expérience déjà enregistrée à Dakar. Ces extensions et la mise en conformité des ouvrages permettront de prendre en charge correctement le système collectif d’assainissement de Dakar pendant plusieurs années encore. Sur l’autonome, les réalisations du programme gestion des boues de vidange vont être renforcées.

Comment le Sénégal va-t-il améliorer son taux d’accès à l’assainissement pour aller vers la réalisation des ODD pour la composante assainissement ?

L’atteinte des ODD est assujettie à la réalisation des plans d’investissement identifiés pour le sous-secteur. Il faudra alors commencer par  achever tous les projets en cours, élaborer de nouveaux PDA qui intègrent les différentes technologies et systèmes d’assainissement existants et enfin rechercher le financement nécessaire à la réalisation de ces PDA. Autrement, il faudra simplement réaliser le plan d’investissement identifié pour l’atteinte des ODD.