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L’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS) est sur la bonne voie pour améliorer davantage le cadre de vie des populations. C’est la conviction du Président du Conseil d’Administration de l’ONAS qui n’a pas manqué de souligner des défis à relever. Il a suggéré de repenser le financement global de la politique de l’assainissement en cherchant des ressources additionnelles, de s’atteler à la finalisation de tous les plans directeurs de l’assainissement dans tous les départements et à la révision de la grille tarifaire de la redevance…
Monsieur le Président du Conseil d’Administration de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS), pouvez-vous nous donner une appréciation sur le travail réalisé pour prendre en charge les besoins des Sénégalais en matière d’assainissement ?
L’appréciation que je pourrai porter sur le travail de l’ONAS est très positive pour la prise en charge des besoins des Sénégalais en matière d’assainissement. Cette appréciation positive pourrait se justifier à travers les nombreuses infrastructures réalisées dans les quartiers et communes du Sénégal. A titre d’exemple, nous pouvons citer la canalisation des eaux pluviales et des eaux usées, les branchements sociaux, les différentes stations à Ouest-Foire, Keur Massar, Cité Soleil et Dalifort, Joal et Touba, etc. Les différents équipements collectifs ont pour but d’améliorer la santé publique et les conditions de vie des populations bénéficiaires
.Etes-vous rassuré par rapport à la mise en œuvre des projets structurants conduits par l’ONAS ?
Bien entendu, je me sens rassuré par rapport à la mise en œuvre des projets structurants conduits par l’ONAS pour les raisons suivantes
:• Les projets structurants comme la dépollution du nord de la ville de Dakar d’un montant de 42 milliards de francs CFA, le projet des 10 villes chiffré à 60 milliards de francs CFA sont pertinents, bien conçus et sont une réponse appropriée aux besoins et préoccupations des populations
• La capacité technique de l’ONAS pour réaliser ces projets par la qualité de ses ressources humaines n’est pas à démontrer
• La disponibilité du financement d’un montant de 300 milliards de francs CFA à court terme dans le sous-secteur de l’assainissement par l’Etat et des partenaires techniques et financiers
• L’adhésion des populations à ces projets structurants dont certains ont déjà démarré comme :
- Le projet d’assainissement des 10 villes
- Le projet d’assainissement de Ziguinchor
- Le projet d’assainissement de Fatick
- Le projet d’assainissement de la Cité Soleil et Environs
- Le renouvellement de réseaux d’assainissement à Dakar
Avez-vous des recommandations et des suggestions à formuler pour plus d’efficience et de performance ?
Je rappelle que l’ONAS travaille sur la base d’un contrat de performance que le Conseil d’Administration a validé. Ce contrat nous permet de suivre les résultats obtenus par l’ONAS mais également de relever des axes d’amélioration. Ainsi, les principales recommandations et suggestions que je pourrais formuler pour plus d’efficience et de performance sont relatives entre autres à :
• la nécessité de repenser le financement global de la politique de l’assainissement en recherchant des ressources additionnelles
;• une approche holistique et proactive de l’assainissement en tenant en compte de l’émergence de nouvelles villes avec le phénomène de l’expansion démographique ;
• la finalisation et au lancement de tous les PDA (Plan Directeur d’Assainissement) dans tous les départements du Sénégal.
Selon vous quels sont les défis à prendre en compte ?
Les défis à prendre en compte sont déjà énumérés dans le Plan stratégique de développement 2016-2020 et peuvent se résumer ainsi :
• l’insuffisance des ressources financières qui ne couvrent pas les charges d’exploitation ;
• la sensibilisation plus accrue sur le changement de comportement sociétal afin de pérenniser les équipements ;
• le règlement du problème de la tarification de l’assainissement industriel ;
• la révision de la grille tarifaire de la redevance (faiblesse de la redevance sur la facture d’eau dont le taux est de 12 % pour un coût moyen pondéré de 516 mètres cube, une problématique eu égard à la gestion de tous ces ouvrages d’assainissement qui ne cessent de croître de manière exponentielle d’ici à 2020 ;
• la création d’un fonds d’assainissement pour financer les charges liées à la gestion des eaux pluviales.