Le secteur de l’assainissement vit une ère nouvelle. Les opérateurs privés ont investi le créneau porteur de richesses et générateur d’emplois. L’assainissement n’est plus réduit à la gestion des déchets. L’ONAS s’est très tôt engagé dans la valorisation des sous-produits. Depuis plusieurs décennies, les eaux épurées sont vendues aux maraîchers et aux entreprises chargées des travaux publics.
Le recours aux eaux usées épurées a permis aux producteurs agricoles de réduire leurs dépenses destinées à l’achat de l’eau potable, mais aussi d’augmenter leurs productions. « D’après les exploitants, l’utilisation de l’eau usée épurée est meilleure au plan agronomique, notamment au niveau du rendement. Sur le site de Pikine, nous avons constaté que l’aubergine et la laitue, cultivées avec l’eau épurée sont plus volumineuses que celles cultivées avec l’eau de puits ».
La délégation des stations des boues de vidange aux opérateurs privés va réduire les charges de l’Etat. A l’inverse, les acteurs du privé peuvent générer plus de ressources financières par la transformation des boues en compost, par la production de l’énergie, du biogaz, du gaz méthane et de l’eau potable. Le Sénégal a déjà identifié les niches de richesses dans le secteur de l’assainissement. Ce n’est pas pour rien que les privés ont investi le créneau. Ce programme démontre qu’il est bien possible de faire de l’assainissement un secteur économique capable de contribuer à la formation du produit intérieur brut( PIB).
En réalité, ce secteur joue déjà ce rôle, si l’on fait la corrélation avec la prévention des maladies. De ce fait, un bon cadre de vie réduit les dépenses de l’Etat affectées à la prise en charge des maladies. Il ne faut pas aussi perdre de vue le fait que la création d’une concurrence entre les camions vidangeurs a aidé les ménages à réaliser des économies avec la baisse du coût de la vidange. Ce n’est pas un abus de langage de dire que tout le monde trouve son compte dans cette nouvelle ère de l’assainissement au Sénégal.
Cette nouvelle voie exige également la modernisation des opérateurs privés. Ces derniers doivent, comme le veut les autorités de l’ONAS, se donner les moyens de conduire les missions qui leur seront confiées.