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Yoff, Ouest Foire : les inondations se conjuguent au passé

Yoff, Ouest Foire : les inondations se conjuguent au passé
Yoff, Ouest Foire : les inondations se conjuguent au passé
31 août 2021

Les dernières pluies qui se sont abattues à Dakar ont plongé des habitants de la banlieue dans le désarroi à cause des inondations. Mais à Dakar, il y a des zones qui ne sont plus sous l’emprise des eaux grâce aux infrastructures de drainage des eaux pluviales. Yoff et Ouest Foire en font partie.

La circulation est fluide au rond Yoff ce samedi 28 août 2021. Toutes les voies sont dégagées. Aucun embouteillage. Le jardin aménagé à côté est un peu animé. Des enfants jouent sur les toboggans. A quelques pas de là, se trouve le centre de santé Philippe Maguilen Senghor. De petits commerces sont développés aux alentours. En face de la porte centrale, se trouve le garage des taxis. Youssou Diène est le chef. Il enregistre sur une feuille blanche l’ordre d’arrivée des taxis tout en hélant les clients qui sortent du centre de santé. La quarantaine consommée, Grand You, comme l’appellent ses collègues chauffeur, tient les rênes de ce garage depuis 15 ans. Selon lui, contrairement aux années précédentes, ils n’ont pas été « molestés » par les eaux de pluies cette saison. « Vous pouvez le constater par vous-même. La situation s’est bien améliorée », souligne-t-il pour dire qu’ils n’ont pas été sous l’emprise des eaux de pluie. « Quand il y avait de forte pluie, tout ce périmètre-là était inondé. L’eau entrait même dans le centre de santé. On souffrait beaucoup des désagréments des eaux de pluie. Mais Dieu merci, cette année, on n’a pas connu ce calvaire. Je pense que la construction de ce pont et les travaux d’assainissement qui ont été réalisés par l'Office National de l'Assainissement du Sénégal (Onas) y sont pour quelque chose », ajoute Youssou Diène avant de retourner à son travail. A l’intérieur de l’hôpital, un espace pour la vaccination contre le Covid-19 y est implanté. Les deux dames qui s’en chargent accueillent ceux qui viennent prendre leur dose. Ce n’est pas le rush.

Les gens viennent au compte-goutte. Les autres services du centre de santé fonctionnent. Il est difficile d’avoir un interlocuteur. C’est finalement un agent, sous le couvert de l'anonymat, qui renseigne que lors des dernières pluies, les eaux ont envahi quelques bureaux. Toutefois, il précise que ce n’était pas comme les années précédentes où les inondations faisaient arrêter le travail.

Ses propos sont confirmés par Mamadou Mbengue, secrétaire municipal par intérim et directeur de cabinet du maire de Yoff, trouvé dans son bureau en train de ranger des documents. A son avis, la situation s’est bien améliorée comparativement aux années passées.

« C’est vrai que l’hivernage n’a pas encore terminé et on ne sait pas ce que le ciel nous réserve mais, on rend grâce à Dieu. Nous n’avons pas connu d’inondation cette année », renseigne-t-il. Poursuivant, il donne en exemple le centre Philippe Senghor pour étayer ses propos. Ce centre était chaque année sous les eaux mais, relève-t-il pour s’en réjouir : « cette année Dieu nous en a sauvé. Il n’a pas connu de désagréments liés aux inondations », a expliqué le directeur de cabinet du maire. Il rassure que même le quartier de Tonghor, a toujours fait les frais des inondations est cette saison, épargnée. « Il y a seulement trois maisons qui y ont été inondées lors des dernières pluies et, l’eau a été vite évacuée », renseigne-t-il. A quelques encablures de la mairie de Yoff, Sokhna Khady Ndiaye tient sa gargote. Elle est assaillie par des acheteurs venus prendre leur petit- déjeuner. Aidée par fille, une demoiselle à la taille longiligne, elle gère la situation et règle les commandes de ses clients. Elle se souvient encore des périodes où les inondations leur empêchaient de dormir.

Elle se remémore de cette année où ils ont failli abandonner leur maison à cause des eaux. « Il y avait de l’eau partout dans la maison.

Nos matériels étaient endommagés », rappelle-t-elle avant de faire savoir que cette situation est aujourd’hui derrière eux. « Il a plu tout à l’heure mais vous avez vu que je suis en train de vendre. Auparavant, ce n’était pas possible. L’eau stagnait ici et nous empêchait de travailler. Mais maintenant, elle s’écoule. Vraiment, les travaux d’assainissement qui ont été réalisés dans la zone nous ont soulagé », magnifie-t-elle en continuant de vendre ses clients. Après le rond Yoff, cap au quartier Yoff layène.

Pas de dégâts à Yoff, après la pluie

L’endroit n’est pas trop animé. Des enfants jouent au football sur un espace jouxtant la mosquée en construction. Ici, la situation a également bien changé. C’est ce qu’a dit le chef de quartier Libasse Diop, trouvé dans sa maison. Cela est dû au réseau d’assainissement d’eau pluviale qui y a été construit. « Cette année, vous n’avez pas entendu les médias dire que la maison du khalife des Layène a été inondée. C’est parce que des mesures ont été prises dans le village de Yoff pour lutter contre les inondations. Nous travaillons en étroite collaboration avec l’Onas surtout avec l’actuel directement général qui, avant l’hivernage, nous a envoyé un hydrocureur pour le curage du réseau. La mairie nous a aussi doté des matériels pour désensabler les regards. Sincèrement depuis 3 ans voire quatre ans, nous sommes libérés des inondations. Une grande motopompe était, chaque hivernage, installée chez le Khalife, mais cette année, elle n’y est pas parce qu’il n’y a pas d’eau », dit-il. A l’en croire, ils organisent constamment des opérations de sensibilisation afin d’inviter les habitants du quartier à ne pas jeter dans la canalisation des objets qui peuvent s'obstruer.

A l’instar des autres zones visitées, Ouest-Foire respire. Les problèmes des inondations n’y sont pas d’actualité. Pas de dégâts causés par les eaux de pluie. El Hadji Bakary Guèye est le chef de quartier de la Cité

Air Afrique 1 et environs, sise à Ouest Foire depuis 2006. « Je n’ai pas vu d’inondations ici depuis quelques années », martèle-t-il d’emblée. Selon lui, depuis que les infrastructures de drainage des eaux de pluies ont été effectuées, son quartier n’a jamais fait face à des inondations.

En renseignant qu’il y a, au moins, 50 quartiers à Ouest, il a indiqué que lors des dernières pluies qui se sont abattues à Dakar, il a appelé trois chefs de quartier de la zone pour s’enquérir de la situation. « Ils m’ont tous signifié qu’il n’y avait aucune inondation. C’est pourquoi parfois nous sommes étonnés d’entendre les gens dire que Ouest Foire est sous les eaux. Il faut qu’ils sachent que Ouest-Foire n’est pas un quartier, c’est une zone », précise-t-il. Gérant de cosmétique à « Koniou

Nak Bi », Pape reconnaît qu’il y a des efforts qui ont été faits pour lutter contre les inondations dans leur zone mais signale qu’il y a toujours des quartiers où l’eau stagne après la pluie. Il demande à ce que des solutions y soient apportées au bonheur des populations.

BELVEDERE

Un beau temps après la pluie dans l’ancienne cité amphibie

La vie est plus belle à la cité Belvédère depuis quelques années. Ce quartier de la commune de Dalifort Foirail qui, jadis, était sous les eaux pendant l’hivernage est aujourd’hui sauvé grâce à d'importants investissements en matière d’assainissement.

 

Dakar a reçu, dans la nuit du vendredi 27 août et samedi 28 août 2021 une petite quantité de pluie. A cause de la pluie de la veille, on voit un peu partout dans les rues de la cité Belvédère, un quartier de la commune de Dalifort, quelques flaques d’eau en cette matinée du samedi 28 août 2021. Un calme plat règne dans la cité. Quelques jeunes sont assis devant une maison en train de siroter tranquillement leur café. A la question de savoir si la cité Belvédère est toujours inondée, ils répondent, en chœur : «c’est un vieux souvenir ». Pourtant il y a de cela quelques années, ce quartier de commune de Dalifort-Foirail renvoyait l’image d’un ruisseau en furie. C’est même si cette cité qui avait les choux gras de la presse durant les premières grandes inondations de Dakar, c’est-à-dire en 2005. D’après Ibrahima Touré un des jeunes trouvé sur place, beaucoup de maisons ont été vendues ou abandonnées par leurs propriétaires à cause des eaux. Ceux qui étaient plus endurants où n’avaient pas où aller sont restés.

Aujourd’hui, ajoute son camarade Lamine, la donne a changé. Les habitants ne sont plus sous les eaux pendant l’hivernage grâce aux importants travaux d’assainissement réalisés dans cette cité et généralement dans la commune de Dalifort. Depuis quelques années, se réjouit Mme Diallo, vendeuse de légumes, des inondations n’ont pas été notée dans la cité. Grâce au réseau d’assainissement, les eaux sont facilement drainées. Cependant, elle précise qu’il y a toujours certaines maisons qui sont envahies par les eaux pendant l’hivernage.

Aujourd’hui, presque toutes les rues de la cité Belvédère sont pavées donnant un joli décor à ce quartier orné de cocotiers. Même si le quartier n’est plus inondé comme avant, Mme Diallo, la vendeuse de légumes, invite les populations à éviter de jeter dans les égouts des objets qui peuvent obstruer la circulation des eaux. Selon elle, beaucoup de quartiers de la capitale sénégalaise sont inondés car les canaux d’évacuation des eaux ont été transformés en dépotoir d’ordures. La question des eaux usées est aussi une problématique dans le quartier de l’avis de la jeune commerçante. D’après elle, beaucoup de personnes profitent de la pluie pour ouvrir les fosses sceptiques qui déversent tout dans la rue. Cette situation, non seulement peut engendrer un problème santé pour les enfants, mais rend insalubre le quartier, déplore Mme Diallo.

UNITES 24 et 25 DES PARCELLES ASSAINIES

Le ciel se dégage sur les points noirs

Après les pluies, les mosquées des unités 24 et 25 des Parcelles Assainies, sont accessibles aux fidèles contrairement en 2017. Les ouvrages de pompage réalisés dans le cadre du Plan décennal de lutte contre les inondations ont produit les effets escomptés.

Les habitants vaquent à leurs préoccupations aux abords de la mosquée de l’unité 24 des Parcelles Assainies. Près de la station de l’Office national de l’assainissement du Sénégal ( Onas), l’atelier de menuiserie est ouvert ses portes.

Le maître des lieux rabote une planche alors qu’une autre personne ramasse des rejets issus du rabotage. Comme ici, le réparateur des postes de téléviseurs n’a cessé ses activités. Avant 2017, tous ont été chassés par les eaux durant des semaines. C’est l’un des points, les plus bas de l’unité 24. Actuellement, dans cet endroit, les impacts des inondations se sont tassés dans le fond de la station mise en service en 2018. « Pour dire la vérité, il y a une grande amélioration depuis la construction de la station. Après la pluie, si le groupe électrogène est mis en marche, il faut parfois 3 heures voire 4 heures pour que l’eau soit évacuée.

Auparavant, toute cette zone inondée durant au moins un mois », compare, El Hadj Sall, maître de l’atelier de menuiserie située à proximité de la mosquée de l’unité 24. Bien avant, la station, le niveau de l’eau frôlait un mètre. Aujourd’hui, le temps de stagnation est passé à quelques heures. Tout autour de ce lieu de culte, des murets sont érigés devant la façade principale des habitations situées dans une dénivellation. « Les eaux de l’Unité 26, de la Cité Damel, Hlm Grand Médine convergent vers la mosquée de l’unité 24. C’était dur jusqu’en 2017 », explique Ndèye Cissé. Elle reconnaît qu’il y a des améliorations. Mais comme elle, ou Rama Goudiaby, ou d’autres riverains à l’image de Abdou Sané, ils recommandent d’autres travaux pour dévier l’eau en amont ou encore le pavage pour prévenir l’obstruction des canalisations. « J’avais dit à l’ingénieur que l’impact des ouvrages sera limité parce qu’en amont, il n’y a pas un système de drainage pour dévier l’eau. Même en saison sèche, nous avons des reflux des eaux usées », regrette Rama Goudiaby. En dépit de ces insuffisances, les nuages d’angoisse se dissipent au-dessus de leur quartier. « La mosquée était toujours inondées entre 2006 et 2017. Aujourd’hui même après les pluies, les habitants viennent pour prier. Donc, il y a une amélioration », affirme Souleymane Sané, un jeune chargé de veiller au fonctionnement de la station de pompage après la pluie. Son discours est nourri par l’espérance que les saisons pluvieuses n’apporteront pas leurs flots de désolation. L’espoir d’aujourd’hui n’a pas effacé l’atmosphère de désespoir d’hier. Ici, durant les années noires, les sinistrés ne sont pas contentés de s’apitoyer sur leur sort. Chaque ménage avait contribué à « l’effort de guerre ». « En 2008, j’avais demandé à chaque famille de cotiser 10.000 francs Cfa. Nous avions acheté une motopompe à 800.000 francs Cfa et des tuyaux de 150 mètres. J’avais mobilisé tous les jeunes du quartier. Ils étaient répartis en groupe. Ils se relayaient. Nous passions 48 heures sur le terrain pour évacuer l’eau », raconte l’imam. En 2011, une autre motopompe est achetée à 1, 200.000 de francs Cfa. La lutte contre les inondations était une affaire de tous.

« Depuis des décennies, nous dépensions chaque année 700.000 francs Cfa uniquement pour l’achat du gasoil », renseigne l’imam. Les images des opérations d’évacuation sont soigneusement gardées dans son Ipad. Le guide les avait diffusées pour alerter l’opinion nationale sur la situation de l’unité 24. « En 2014, la première Dame Mariène Faye Sall nous a offert une bonne motopompe et 2 millions de francs Cfa, après suivront les interventions du Ministre de Diène Farba Sarr. Mais durant toute cette décennie, le Maire Moussa Sy était à nos côtés », reconnaît le guide religieux. Comme aux abords de la Mosquée de l’Unité de 24, les ouvrages d’assainissement ne défigurent pas l’environnement

Source: 
LE SOLEIL