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Dépollution de la baie : Des opérations synchronisées de nettoiement à Hann, Thiaroye et Mbao

Dépollution de la baie : Des opérations synchronisées de nettoiement à Hann, Thiaroye et Mbao
Dépollution de la baie : Des opérations synchronisées de nettoiement à Hann, Thiaroye et Mbao
23 septembre 2019

Des citoyens ont nettoyé les plages de Hann, de Mbao et de Thiaroye-sur-Mer. Des partenaires techniques et financiers du projet de dépollution de la baie de Hann ont participé aux opérations. 

Des pirogues que l’on fait remonter à l’arrière-plage sur des rouleaux. Des femmes, des jeunes filles et garçons qui, à l’aide de râteaux et de pelles, rassemblent des morceaux de tissus, des sachets plastiques et des pneus. D’autres transportent des rejets dans des brouettes. L’élan de solidarité est la manifestation d’un désir partagé de franchir un nouveau cap dans la dépollution de la baie de Hann. La restauration n’est plus une affaire des riverains ou de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas). Les eaux de la mer sont particulièrement noirâtres à Walo-Hann, un quartier situé en bordure de la mer, derrière la mairie de Hann. La mer reflue les rejets de l’homme sur la plage.

Au milieu de cette foule, il y a des Français et des Néerlandais et d’autres citoyens des pays membres de l’Union européenne. C’est l’union sacrée autour de la restauration de la baie de Hann. L’action locale peut bien avoir des répercussions globales. « Cela fait six mois que je suis au Sénégal. Je suis venue participer, parce qu’avant tout, il s’agit de la protection de l’environnement », avance la Française Anaïs Moreau. 

Des pelles mécaniques tournoient sur le site. Elles repoussent les rejets vers le virage jonché çà et là de tas d’immondices. Les bennes se chargeront d’évacuer tous les rejets. L’espace entre le trait de côte et le hangar aux tuiles brisées est déblayé. Une pelle passe et repasse pour tout tasser. Les opérations vont se poursuivre durant deux jours. Les associations de jeunes, de femmes et des acteurs de la baie étaient tous là. Elles croient qu’il est possible de retrouver leur paradis perdu. Les actes posés au cours de ces derniers mois laissent entrevoir le bout du tunnel pour ces quartiers qui seront restructurés. « C’est un rêve qui est en train de se réaliser. Nous répondons à cette journée de nettoiement en tant que patriote, mais aussi en tant qu’homme de foi », professe l’imam de Walo-Hann.

En plus des jeunes, il y avait des personnes âgées, des notables. Ils sont le témoin d’une baie qui fait courir des Sénégalais, des mariniers, des touristes venus d’autres coins du monde. Chacun se donne avec énergie pour enlever ce qui peut l’être. Ici c’est comme si tous avaient la responsabilité morale de léguer aux générations actuelles et futures un écosystème restauré. C’est bien dans l’ordre du possible pour le maire de Hann-Bel-Air. « Ces actions de nettoiement font partie du projet de dépollution de la baie de Hann. Nous avançons doucement mais sûrement. Il y a une solidarité des maires de Thiaroye, de Mbao et de Hann-Bel-Air sur ce projet », a magnifié le maire de Hann-Bel-Air, Ababacar Mbengue. La restauration de cette baie aura aujourd’hui une charge plus symbolique pour un pays qui est un géant de l’hydro-diplomatie et qui devrait accueillir le Forum mondial de l’eau en 2021. C’est sous angle que l’Agence française de développement (Afd) démontre l’autre enjeu de la dépollution. « Ce projet est emblématique pour Dakar et pour tout le Sénégal. Nous espérons qu’il va démarrer bientôt afin qu’il puisse être présenté comme résultat lors du Forum mondial de l’eau de Dakar », souligne le représentant du directeur de l’Agence française de développement (Afd) au Sénégal, Alexandre Pointier.

Un autre cadre de vie pour 500.000 personnes

Pour le maire de Mbao, plus connu sous le nom d’Obama, « il y a une forte mobilisation des populations et de tous les quartiers de la commune de Mbao. Il y a des actions régulières dans cette plage. Aujourd’hui, des populations ont compris que la dépollution n’a que des avantages pour elles ». Du reste, des étapes clés ont été franchies sur le chemin de la mise en œuvre. « Nous espérons démarrer bientôt la dépollution de la baie de Hann qui ne se limite pas seulement à la construction d’ouvrages de traitement. Des ménages seront également raccordés au réseau. Donc, près de 500.000 personnes auront un autre cadre de vie amélioré », a laissé entendre le directeur général de l’Onas, Lansana Gagny Sakho.

Le projet a reçu le concours de l’Afd, de la Commission de l’Union européenne et de la Coopération néerlandaise. Le financement de la première phase a été bouclé. Il s’élève à plus de 32 milliards de FCfa. Le processus de sélection des entreprises pour les travaux est en cours.

HERNANDEZ PLACIDO, PREMIER CONSEILLER A LA DELEGATION DE L’UNION EUROPEENNE

« Il faut surtout penser à ne pas polluer à nouveau la baie »

Les bailleurs sont déterminés à accompagner le projet de dépollution de la baie de Hann. Ils ont tous répondu présents à la journée d’action du samedi 21 septembre 2019. Leur participation illustre la réaffirmation de leur engagement à soutenir la transformation de l’environnement des milliers de personnes habitant en bordure de l’océan. Déjà, le premier conseiller à la délégation de l’Union européenne, Hernandez Placido, se projette dans l’avenir. « Dépolluer, c’est bien ; mais ne pas polluer, c’est mieux. Il ne faudrait pas que les gens viennent encore pour laisser des déchets, y compris des plastiques. Il faut surtout penser à ne pas polluer la baie à nouveau », a-t-il indiqué. En plus des enjeux sociaux, économiques et écologiques, la dépollution induira une baisse des maladies cutanées et des infections respiratoires chez les enfants qui continuent de se baigner dans des eaux polluées.

 

Source: 
le SOLEIL