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DEBOUCHAGE, REPARATION DES CANALISATIONS, POSE DES PLAQUES DES REGARDS D’EGOUTS…" Ces interventions si onéreuses pour l'Onas"

DEBOUCHAGE, REPARATION DES CANALISATIONS, POSE DES PLAQUES DES REGARDS D’EGOUTS…" Ces interventions si onéreuses pour l'Onas"
DEBOUCHAGE, REPARATION DES CANALISATIONS, POSE DES PLAQUES DES REGARDS D’EGOUTS…" Ces interventions si onéreuses pour l'Onas"
21 octobre 2019

Les équipes de l’Onas sur tous les fronts dans Dakar

Les équipes sont mobilisées 24 heures sur 24 pour la gestion des reflux des eaux usées à Dakar. Dans les stations, les agents se relaient par équipes pour veiller sur les points difficiles comme Bourguiba, rond-point Malick Sy, Caisse de Sécurité sociale, rond-point de l’Ecole nationale d’administration (Ena). Ces interventions, parmi tant d’autres qui mobilisent l’Onas au quotidien, coûtent, cependant, beaucoup d’argent à l’Etat ; mais sont souvent méconnues du grand public.

La gestion des réseaux d’évacuation des eaux usées et de ruissellement à Dakar est une mobilisation permanente des ressources humaines et financières. Ce travail de fond réalisé par l’Office national de l’Assainissement du Sénégal (Onas) et ses prestataires a été présenté par le directeur de l’exploitation de cet établissement public, Pédre Sy qui décline la répartition des axes d’intervention. Il s’agit du bassin versant de l’avenue Malick Sy, de celui de Hann Fann, et de la zone de la banlieue. En moyenne, les services de l’Onas reçoivent 150 déclarations de bouchons par jour, durant les périodes « creuses » et environ 500 demandes d’intervention après chaque pluie. Et M. Sy fait remarquer : « La capacité du réseau est dépassée parce que les eaux de pluie entrent dans le réseau à cause de l’ouverture des couvercles ou des couvercles qui sautent. Il y a aussi des populations qui ouvrent des regards pour évacuer leurs eaux usées ». 

Du fait de ces nombreux reflux, l’Onas a déployé des équipes en permanence pour faire le contrôle en plus de 7 camions hydro-cureurs qui sont chargés de faire le curage sur le Lot n°1, 5 camions hydro-cureurs sur le Lot N°2 et 6 autres sur le Lot 3. A cette logistique, il faudra ajouter des camions que les entreprises prestataires de service de l’Onas introduisent aux moments de pic pour renforcer le parc. Pédre Sy informe, en effet, qu’« il y a un engorgement du réseau durant l’hivernage. Ce qui fait qu’en cette période, nous avons beaucoup d’interventions ». 

En plus des interventions pour le débouchage des canalisations, les services de l’exploitation de l’Onas font aussi dans l’anticipation des obstructions dans le réseau. L’objectif, dit-il, c’est d’optimiser le fonctionnement des conduites et de réduire au minimum les dysfonctionnements. En fait, le débouchage et le curage préventif sont des opérations coûteuses pour l’Etat. 

« A titre illustratif, sur les trois lots, nous avons dépensé un milliard 500 millions de francs Cfa sans compter le marché complémentaire pour le curage. Cette année, rien qu’à Dakar et dans les autres régions, nous sommes à plus d’un milliard de francs Cfa », avance  le directeur de l’exploitation de l’Onas.

160 stations de pompage 

Ces coûts n’ont rien à avoir avec les montants dégagés pour l’entretien et la maintenance de 160 stations qui sont dans le patrimoine de l’Onas. Ces pompes doivent fonctionner sans interruption. En cas de coupure d’électricité, des groupes électrogènes prennent les relais. C’est un travail à feu continu méconnu d’une partie des Sénégalais. « Nous avons 160 stations de pompage, la moitié est constituée de stations d’eau pluviale. Ces stations sont régulièrement entretenues et réhabilitées ; un approvisionnement permanent en carburant est aussi fait pour parer à toute rupture alors qu’il pleut. Toutes choses qui font que nous avons un taux de disponibilité de 100 %  de nos installations», informe Pèdre Sy qui ajoute que durant l’hivernage, au moins, 3 personnes sont positionnées dans chaque station et se chargent d’assurer la continuité de son fonctionnement.  En plus de ces agents, les Sénégalais peuvent soumettre à tout moment des demandes de débouchage en appelant au téléphone 24h/24 le numéro orange 818001012 de l’Onas.  

Tout compte fait, M. Pédre Sy tire un bilan positif des interventions. Il affirme que « le bilan de nos interventions est largement positif. Notre temps d’intervention ou temps de réponses est d’environ 4h mais dépend de la nature de la cause de l’obstruction. Nous ne mettons pas le même temps s’il s’agit d’une obstruction, d’un casse de canalisation ou d’un regard ». Il reste convaincu, cependant, que les riverains ont une part de responsabilité dans l’optimisation du fonctionnement des réseaux. L’autre manche, c’est de gagner la bataille de la sensibilisation pour un  comportement citoyen vis-à-vis du réseau d’assainissement. 

Deux casses de canalisation par jour à Dakar 

L’obligation d’être sur le qui-vive, c’est ce qui est demandé aux agents d’astreinte. Et c’est ce qui arrive pendant toute la période de l’hivernage où en plus des bouchons. « Nous n’enregistrons pas moins de deux casses de canalisation par jour sur le réseau », a indiqué Pédre Sy. C’est aussi pour  cette raison que le directeur de l’exploitation de l’Onas, P. Sy, dit apprécier difficilement l’important volume de travail des agents qui s’occupent du débouchage et de la réparation d’une canalisation vieille d’un demi-siècle.  Pour un établissement public comme l’Onas, la continuité du service exige, en effet, des sacrifices surtout lorsque le réseau est vétuste et que sa capacité de charge est actuellement dépassée. 

« Nous avons une partie du réseau qui est vieille de plus de 60 ans et est, par endroits,  en amiante. Nos équipes interviennent très souvent sans relâche, 24 heures sur 24, même si ce n’est pas perceptible pour beaucoup de gens », rapporte Pédre Sy.  

Revoir notre rapport avec le bien public 

La pollution causée par les eaux usées pose une inquiétude grandissante. Le dire et le reconnaître relève de la lapalissade. Le rapport de nombreux Sénégalais avec des infrastructures publiques laisse à désirer. C’est encore pire quand il s’agit des ouvrages d’assainissement dont le rôle principal est de drainer des eaux usées et celles pluviales ; et éviter les phénomènes comme les inondations au grand dam de notre cadre de vie qui est continuellement agressé. La préservation du cadre de vie, c’est une affaire de tous. Et non d’une élite. La problématique de l'assainissement des eaux usées nécessite que des solutions adaptées soient prises. Il est fréquent de voir des personnes malintentionnées emporter des couvercles des regards pour des besoins crypto-personnels, sans mesurer l’impact de leurs actes. Dans nos quartiers, on assiste à une agression continue des ouvrages de drainage et d’évacuation des eaux usées surtout pendant l’hivernage. On profite d’une pluie battante pour évacuer les eaux usées des fosses septiques. Ce qui entraîne sérieusement une pollution de l’environnement et un problème de santé. Les conséquences sur l'environnement, le cadre de vie et la santé sont perçues par les ménages comme étant liées à la mauvaise gestion des eaux usées dans leurs quartiers. 

La pollution des ressources naturelles (eau et sol), le développement des vecteurs de maladies hydriques, l'insalubrité et la dégradation du patrimoine urbain (réseau de drainage, voirie) sont les principales conséquences. L’environnement, une affaire de tous. Nous devons y veiller pour l’avenir de la race humaine. L’autre phénomène auquel on assiste de nos jours, c’est l’érection des constructions en dur sur le tracé des conduites d’eaux usées de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas). A ce niveau, plusieurs responsabilités sont engagées. En septembre dernier, des collecteurs se sont affaissés dans la région de Dakar. Par endroits, des actes de vente ont été délivrés sur l’emprise de l’infrastructure. Les services compétents du foncier devraient donc impliquer l’Onas dans la délivrance des titres et des permis de construire pour éviter ces désagréments. Des mesures fortes doivent être prises car l’objectif est d’assurer un cadre de vie sain aux populations. Celles-ci doivent avoir une autre approche du bien public. Le gouvernement a certes consenti des efforts considérables dans le domaine de l’assainissement qui demeurent, tout de même, insuffisants. Ces « efforts constants » doivent être soutenus par les populations car il s’agit de leur bien-être.  

 

Source: 
le SOLEIL