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M. Alexandre Pointier, Directeur de l’Agence française de développement pour le Sénégal, la Gambie, le Cap-Vert et la Guinée-Bissau « Le travail conjoint de l’ONAS et de l’AFD a permis d’accueillir de nouveaux bailleurs »

M. Alexandre Pointier, Directeur de l’Agence française de développement pour le Sénégal, la Gambie, le Cap-Vert et la Guinée-Bissau « Le travail conjoint de l’ONAS et de l’AFD a permis d’accueillir de nouveaux bailleurs »
M. Alexandre Pointier, Directeur de l’Agence française de développement pour le Sénégal, la Gambie, le Cap-Vert et la Guinée-Bissau « Le travail conjoint de l’ONAS et de l’AFD a permis d’accueillir de nouveaux bailleurs »
27 octobre 2020

Le Directeur de l’Agence française de Développement (AFD) pour le Sénégal, la Gambie, le Cap-Vert et la Guinée Bissau, Monsieur Elexandre Pointier a décliné, au cours de cet entretien, les enjeux de la dépollution qui transcendent les objectifs du projet. Il a également bien apprécié la collaboration entre l’AFD et l’ONAS qui a permis à d’autres bailleurs de s’engager dans la dépollution de la baie de Hann. 

Quelle est l’importance du projet de dépollution de la baie de Hann pour l’AFD ? 

La baie de Hann était autrefois considérée comme une des plus belles baies au monde. Aujourd’hui, la dégradation de cet environnement a des conséquences lourdes pour l’ensemble de la presqu’île du Cap-Vert. Ces conséquences sont à la fois économiques (perte de revenus de la pêche, du tourisme...), sociales (dégradation du cadre de vie) et sanitaires (l’absence d’assainissement est vecteur de maladies hydriques). Elles touchent près de 500 000 habitants. 

Le projet de dépollution est donc naturellement une priorité pour les plus hautes autorités du Sénégal, comme cela a été rappelé lors de la visite du Président de la République française et du Directeur général de l’AFD, en février 2018. 

L’enjeu du projet va même au-delà des résultats attendus en termes d’amélioration du cadre de vie des habitants et de restau- ration du milieu naturel de la baie, puisqu’il doit aussi permettre, pour la première fois en Afrique de l’Ouest, de mettre en place un principe pollueur-payeur, indispensable à la préservation soutenable et pérenne des écosystèmes. 

L’AFD est fière d’être aux côtés de l’Etat du Sénégal dans la réalisation de ce projet, avec l’ensemble des co-financiers du pro- jet (Coopération Néerlandaise, l’Union Européenne). 

L’AFD est un des partenaires stratégiques de l’ONAS dans la mise en œuvre du projet de dépollution de la baie de Hann. Pouvez-vous revenir sur votre apport tant technique que financier ? 

Un premier financement a fait l’objet d’une signature de convention en 2009 entre l’Etat du Sénégal et l’AFD. Il a permis de financer l’ensemble des études du projet et de renforcer les différents acteurs de l’assainissement et de la protection de l’environnement au Sénégal. 

Suite aux retards observés sur ce projet et au retrait d’un co-financier, l’AFD a pro- longé plusieurs fois son appui financier. Aujourd’hui, le travail conjoint de l’ONAS et de l’AFD a permis d’accueillir de nouveaux bailleurs dans le projet : le Royaume des Pays-Bas, l’Union Européenne et, prochainement, nous l’espérons, la China Development Bank. Ainsi, l’Union européenne a confié en gestion déléguée à l’AFD une subvention de 13,9 M€. Elle permettra de prendre en charge le système de traite- ment secondaire de la STEP et une partie du raccordement des ménages. 

L’ONAS et l’AFD sont en outre en phase avancée de discussion avec la China Development Bank, qui envisage d’entrer dans le plan de financement de la phase 2, à savoir l’assainissement du port auto- nome de Dakar et le raccordement des ménages du secteur. 

A date, le montant total des financements octroyés de l’AFD, en cours d’exécution, s’élève à environ 35 M€. L’AFD instruit par ailleurs un financement complémentaire concernant la phase 2 du projet de dépollution de la baie de Hann. 

Est-ce que le processus de mise en œuvre tient compte des préoccupations de l’AFD ? 

L’ensemble des études institutionnelles, techniques et environnementales ont été réalisées. Le marché de travaux du lot 1 (intercepteur) a été signé. L’ouverture des offres de l’appel d’offres du lot 2 (STEP) a eu lieu le 26 mai dernier et l’analyse des offres est en cours. S’agissant du lot 3 (émissaire en mer), l’appel d’offres est en cours, l’ouverture des offres étant programmée au 30 juillet prochain. 

La prochaine étape du projet consiste à démarrer les travaux pour l’intercepteur des eaux usées qui collectera les effluents domestiques et industriels de la zone. L’AFD se réjouit que 93 % des personnes affectées par le projet soient d’ores et déjà indemnisées. L’Etat du Sénégal a inscrit dans la loi de finances 2020 les montants nécessaires aux indemnisations des 7 % restants. L’ensemble des populations dé- placées sera donc indemnisé et bénéficiera de mesures d’accompagnement social (financement de moyens en soutien aux activités économiques, accompagne- ment des relogés, accompagnement des personnes les plus vulnérables avec l’appui d’organisations non gouvernementales locales compétentes sur la durée de réalisation du projet, soutien aux projets de développement local). 

Dans ce cadre, une subvention de l’AFD a été mise à la disposition de l’ONAS, pour le compte de l’Etat du Sénégal, pour la mise en œuvre des actions d’accompagnement social et le recrutement d’une expertise au sein de l’ONAS afin de coordonner le plan d’actions et de soutien aux personnes affectées par le projet et assurer l’interface avec les autorités locales.